Définitions et points communs des thérapies complémentaires
Publication le 18 mai 2025
Introduction
Thérapies complémentaires, médecines alternatives, douces, traditionnelles. Pourquoi autant de termes utilisés et surtout : de quoi on parle ?
Cette capsule vidéo présente les définitions et appellations reliées à ces pratiques et les confusions que génèrent tous ces termes utilisés.
Vous trouverez ci-dessous le script complet ainsi que les références.
Définition
Tout d’abord, il n’y a pas de définition officielle unanime et internationale de ces pratiques.
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a proposé une appellation générique :
Traditional and Complementary Medicines
Donc il y a traditionnel et complémentaire mais qu’en est-il d'alternatives ou intégratives qui existent aussi et que l’on verra plus tard ?
Et puis il y a le terme médecine qui pose aussi problème car il laisse entendre qu’on est uniquement dans le soin et la thérapie.
Or, nous verrons qu’il ne s’agit pas uniquement de soins, mais d'accompagnement au soin, de prévention, de bien-être et de développement personnel ou spirituel.
Médecine ou Thérapie ?
Avant d’aller plus loin, revenons sur les termes médecine et thérapie, utilisés à la fois pour complémentaire, alternative car ils provoquent déjà la confusion.
Lorsqu’il s’agit de médecine, on sait de quoi on parle : la profession est réglementée, les diplômes sont officiels et protégés.
Les médecins sont enregistrés dans des listes officielles, gérées par les autorités de santé avec des pratiques évaluées, autorisées, contrôlées…
Avec le terme thérapie, c’est plus compliqué car des thérapeutes qui ne sont pas médecins disent faire de la médecine complémentaire.
Et pourtant, en regardant la palette de prestations proposées, vous verrez qu’il s’agit de moments pour soi, pour se détendre, retrouver l'équilibre, se reconnecter à ses émotions et son vécu corporel.
C’est de l’accompagnement au soin. Dans le cadre d’une maladie - et même sans maladie - c’est important de s’accorder ces moments.
Les acteurs de ces pratiques semblent ne pas être très conscients de la portée des termes qu’ils utilisent, mélangeant accompagnement, prévention, bien-être ou développement personnel avec thérapie et médecine. Ça ne participe pas à la clarification du sujet.
Médecine et thérapie sont des mots lourds de sens.
Alors quand j’entends parler de “médecine symbolique” ou “médecine vibratoire” ou “médecine énergétique”, aujourd’hui au 21eme siècle, dans le contexte actuel, avec la médecine biomédicale sous pression constante pour garantir une bonne gestion de la santé collective, j’estime que c’est plus que maladroit.
Adopter une approche symbolique, utiliser les métaphores en consultation c’est une idée dans l’accompagnement du patient. De là à parler de médecine, c’est ajouter inutilement de l’huile sur le feu.
Accompagner le patient dans sa maladie est une chose, afin d’exprimer son ressenti et mieux gérer sa douleur, son anxiété ou sa tristesse. Prétendre soigner une maladie, c’est bien différent.
Et de l’autre côté, rejeter ces approches parce que “il n’y a aucune preuve d’efficacité” et que “c’est dangereux” alors que le danger est présent dans toute activité et qu’il ne s’agit pas forcément de soigner comme on l’a vu, c’est pas mieux en terme d’attitude.
Donc on le voit, avant d’entrer dans les différentes appellations utilisées, les confusions commencent déjà avec ces deux premiers termes. Mais continuons
Complémentaires
Complémentaire signifie en complément ou en addition à un traitement classique.
Mais la médecine classique sait aussi déléguer auprès d’autres professions de santé. Le parcours de soin ne se résume pas aux seuls médecins.
Il y a tout un réseau qui s’active autour du patient : les soins infirmiers, physiothérapeutes, ergothérapeutes, psychothérapeutes, etc.
Vous avez même la possibilité, en tout cas en Suisse, de consulter des aumôniers si vous souhaitez un soutien spirituel.
Il y a aussi les professions socio-éducatives : assistants sociaux, éducateurs, les centres médico-sociaux composés d’équipes pluridisciplinaires.
et n'oublions pas le personnel administratif qui fait tourner toute la machinerie : le secrétariat médical, c’est l’oracle de l’hôpital. Il sait tout.
Au final, la question reste : quel complément ces approches apportent qui n’est pas déjà donné par les professions classiques ?
J’y reviendrai en fin de séquence, mais passons d’abord en revue les autres termes utilisés.
Alternatives
Alternatives, c’est aussi un terme qu’on entend souvent. Il signifie “en remplacement”.
Il génère aussi pas mal de confusion car il peut être interprété autant dans un sens positif que négatif.
Dans un sens négatif, on va remettre en cause les pratiques de la médecine classique avec le risque que le patient renonce à suivre les prescriptions de son médecin.
Et dans un sens positif, la pratique de la méditation ou de l’auto-hypnose
Bon c’est à peu près la même chose : il s’agit de se mettre en transe plus ou moins profonde, la respiration est la clé.
Méditation ou hypnose donc, sont des pratiques permettant de mieux gérer la douleur et constituent donc une alternative aux anti-douleurs.
En tout cas, ça permet d’en diminuer la consommation, et c’est toujours bon à prendre.
À nouveau, alternatif n’est pas un terme adéquat. Vous aurez autant des thérapeutes qui vont très clairement critiquer la médecine classique aveugle, corrompue….
tandis que d’autres vont tout faire pour être reconnus comme pratique ayant toute sa place dans le parcours de soins classique.
Un autre terme ?
Traditionnelles
Traditionnelles signifie qu’elles sont historiquement liées à une culture donnée.
Par exemple, la médecine ayurvédique, présente en Inde, au Népal et au Sri Lanka ou la médecine traditionnelle chinoise avec l’acupuncture comme pratique emblématique.
C’est un terme inspirant et très apprécié, assez vendeur car suggère des pratiques millénaires, authentiques qu’il s’agit de retrouver et faire revivre.
Par contre quand on voit aujourd’hui le nombre de “nouvelles” approches complémentaires, holistiques, quantiques qui voient le jour, on peut difficilement imaginer que le terme traditionnel permet d’englober la variété des approches existantes.
C’est un terme réducteur au final.
Douces
Thérapies douces. Euh non, on dit plutôt médecine douce. C’est une mauvaise habitude à cause de cette confusion que nous avons vu au début de la vidéo.
Douces signifie l’exclusion de techniques invasives. Mais ce terme induit en erreur car il laisse entendre qu’il n’y a pas de risques.
Attention, quand je parle de risques, ce sont les personnes qui peuvent provoquer des dommages.
Les approches, en elles-mêmes, ne sont en général pas dangereuses. Au pire, on peut les réduire à du placebo : la parole et le contexte sont les agents guérisseurs.
Et c’est déjà pas mal. La parole et le symbole qui participent à la guérison. On n’est pas loin de la magie, mais c’est un autre sujet.
En parlant de méthode, l’hypnose par exemple, est un très bon outil permettant de réduire la consommation d’antidouleurs.
Par contre quand je vois des publicités où on propose de l’hypnose pour l’arrêt du tabac, la perte de poids avec la “pose d’un anneau gastrique virtuel”, les régressions vers les vies antérieures ou pour retrouver des souvenirs oubliés.
Là, on joue à l’apprenti sorcier. Le problème ici n'est pas l’hypnose, mais les personnes qui en font usage.
Encore une fois, le terme génère plus de confusion que d’éclairages…
Naturelles
Naturelles signifie qu’elles excluent l'utilisation de produits synthétiques, c’est-à-dire des molécules développées en laboratoire.
Pourtant les industries pharmaceutiques s’inspirent des processus naturels pour développer des produits en grande quantité, rapidement, à moindre coût.
Bon il y a le problème des brevets déposés pouvant provoquer des situations de monopole et de frein au développement. Mais c’est un autre sujet.
Il y a aussi la phytothérapie, composée d’extraits de plantes.
Alors oui c’est naturel, mais, pour quel impact écologique ?
S’il s’agit de faire ses propres produits phytothérapeutiques, on a le risque non pas de jouer à l'apprenti sorcier, mais à l’apprenti pharmacien : il y a la question du dosage, une possible contre-indication médicale…
C’est tout un monde, mieux vaut avoir une formation en bonne et due forme et des liens réguliers avec le corps médical.
Et puis, confession d'une connaissance alchimiste : en général, lorsqu'il y a une substance active dans un remède, c'est l’alcool.
Eh oui, l’alcool est la substance clé dans la composition des remèdes alchimiques : n’est ce pas le Spiritus ?
Et c’est de la chimie de laboratoire
Donc à nouveau, le terme n’est pas idéal.
Energétiques
Énergétiques supposent le recours à une énergie universelle qui parcourt le monde et avec laquelle on peut agir sur la santé. Je n’en dis pas plus pour l’instant parce que j’y reviendrai en fin de séquence
Parallèles
Parallèle signifie le recours à des fondements théoriques différents de la médecine biomédicale
Là aussi ce terme laisse entendre que ces pratiques sont totalement séparées de la médecine classique.
Or l’Histoire nous montre que les deux courants ont toujours été en relation.
Par exemple, le courant de la médecine naturiste, né au XIX eme siècle, prône une hygiène de vie simple, faite d’activité sportive, de bains, d’alimentation variée, de moments consacrés à la réflexion, à la méditation, au recueillement….
Ces principes simples sont désormais bien intégrés dans les campagnes de prévention actuelles. Qui ne connaît pas : “Mangez cinq fruits et légumes par jour”.
Ici, pas de recours à des entités surnaturelles. La Nature, considérée comme gigantesque organisme vivant, fournit les ressources pour une bonne santé.
Le vivant aide le vivant, l’être humain est en harmonie avec la nature.
Cette médecine naturiste avait pour but de réunir l’approche spiritualiste (pour résumer : l’esprit domine la matière) et mécaniste (où la matière domine l’esprit)
C’est ce courant qui a notamment participé à l’émancipation de la naturopathie.
Maintenant ce que disent les naturopathes aujourd’hui, c’est leur responsabilité. J’y vois là un discours plutôt marketing, promotionnel voire militant.
Il y a un grand mélange entre spiritualisme et mécanisme
Le spiritualisme a son discours sur l’esprit, la pensée et l’existence d’un plan de réalité immatériel et le mécanicisme a son discours sur le concret, la matière.
C’est quand on mélange les deux que ça se complique, avec à l’extrême le rejet de la matière. Et ça fait un peu peur, mais c’est mon avis et c’est un autre sujet.
Empiriques
Empirique signifie “par l’expérience”. Cela signifie que la connaissance provient de nos multiples expériences vécues et non d’un cadre théorique dans lequel on doit intégrer ces expériences.
Ce qu’il faut garder en tête, c’est que les approches dites empiriques, dont les principes remontent déjà au célèbre alchimiste Paracelse, donc vers 1500, vont élaborer un traitement adapté spécialement pour tel patient, selon le célèbre adage repris par l’homéopathie “Il n’y a pas de maladies, seulement des malades”.
Mais empirique génère aussi de la confusion car la méthode scientifique actuelle, biomédicale, répète aussi un nombre élevé de fois les expériences pour voir si les effets observés varient ou non d’une expérience à l’autre.
Holistiques
Ah holistique est un terme très à la mode et très vendeur.
Il signifie “totalité”, autrement dit il s’agit de tenir compte de la globalité de la personne.
Mais nous avons vu en début de séquence que la médecine n’est pas la seule profession impliquée dans les soins.
Il y a tout un réseau qui s’active autour du patient pour répondre à ses différentes problématiques. C’est l’approche dite bio-psycho-social
Mais l’expression est moins sexy je vous l’accorde. C’est moins vendeur que holistique.
Et les thérapeutes qui prétendent avoir une approche holistique ont tendance à oublier qu’ils n'ont pas accès au dossier médical.
S’il s’agit d’être holistique, autant l’être jusqu’au bout et la dimension physique avec ses mécanismes biologiques, est à considérer comme les autres dimensions de la personne.
Le seul avantage du terme holistique, c’est qu’il intègre la dimension spirituelle de la personne, domaine peu connu des professions de santé et rarement abordé en contexte clinique.
Pratiques non-conventionnelles
On le voit, tous ces termes génèrent plus de confusion et de débats stériles qu’ils clarifient le sujet.
Pendant un temps, j’utilisai l’expression pratiques non conventionnelles. C’était même inclus dans le titre du centre Psybay.
Cette appellation provient du Ministère français de la Santé. Elle se décline de différente façon : PSNC, PNCVT
J’avais retiré les notions de “Soins” et “Visée Thérapeutiques” pour les raisons que j’ai évoquées plus haut.
Mais même dans ce cas, le terme n’est pas adéquat : avec une telle popularité et un cadre légal clair comme en Suisse, difficile de les considérer comme non conventionnelles…
Donc on est réduit à ne garder que “pratiques”. C’est une idée et j’y reviendrai en fin de séquence.
Il reste encore d’autres appellations qui tentent de clarifier le sujet :
Soins de support
Les soins de support rejoignent à nouveau ce que je disais en début de séquence sur la médecine qui ne se réduit pas aux seuls médecins.
On les voit en oncologie, dans les douleurs chroniques, en soins palliatifs et proposent du soutien psychologique, support social et nutritionnel, physiothérapie, soutien spirituel…
On retrouve le modèle bio-psycho-social…Euh non c’est holistique !
Vous voyez que selon la façon dont on parle de ça, soit c’est "wouaaah", soit c’est "ah bon"…
Interventions non-médicamenteuses
Les INM sont des protocoles physiques, psychosociaux et nutritionnels de prévention et de soin fondés sur des données probantes Ninot, 2024.
C’est un travail porté notamment par le Prof. Gregory Ninot de l'Université de Montpellier que j’apprécie beaucoup et dont je tire cette définition.
Son travail permet de distinguer les pratiques aux mécanismes clairement identifiés (exercice physique, diététique, art-thérapie, psychothérapie, thérapie assistée par l’animal…) d’autres qui sont… on va dire… un peu plus ésotériques avec les approches qui vont avoir recours à une supposée énergie universelle, facteur de guérison.
J’y reviens tout de suite mais avant ça, voyons une dernière expression qui devient la référence et qui est…
Médecine intégrative
C’est le recours “officiel” aux approches à la fois classiques et euh… complémentaires, non alternatives… enfin un peu tous les termes qu’on a vu jusqu’ici.
C’est intégré à l’hôpital, c’est supervisé par des médecins, c’est reconnu par les autorités de santé. C’EST LA CLASSE.
En y regardant de plus près, on peut se demander en quoi la médecine intégrative apporte quelque chose de nouveau ou de plus ou de différent de ce que propose la simple “médecine” ?
Par exemple vous trouverez dans tel cabinet ou hôpital de l’acupuncture et de l’hypnose.
Dans un autre, de l’art thérapie ou de la réflexothérapie ou encore de l’ostéopathie mais pas d’acupuncture ou pas d’hypnose.
On a l’impression que chaque institution, hôpital ou cabinet médical va proposer sa propre palette de “soins complémentaires”, sans qu'il n'y ait de cohérence dans le choix des pratiques ou alors, en fonction de leur popularité.
C’est un argument souvent avancé : les patients sont demandeurs !
En effet, il y a une forte demande et c’est la raison pour laquelle je propose d’intégrer officiellement l’astrologie dans les approches de la médecine intégrative car, pour l’avoir pratiquée pendant un certain nombre d’années, je peux vous assurer que la demande est là et que le succès sera au rendez-vous.
Bizarrement, on veut bien mettre l’acupuncture ou la réflexologie mais l’astrologie… remporte peu de succès.
Mais je ne perds pas espoir, sachant que l’acupuncture est imbibée d’astrologie, j’y crois encore.
Un autre problème est que certaines approches ne sont pas intégrées dans le discours de la médecine intégrative.
Par exemple, les personnes qui ont le secret, ces prières récitées pour calmer une brûlure : elles ne cherchent pas de preuves, ne se considèrent pas comme scientifiques, ne demandent ni formation, ni diplômes, ni reconnaissance.
Ainsi, cette pratique, comme d’autres pratiques telles que le magnétisme ou la médiumnité sont tout simplement absentes du discours de la médecine intégrative.
Un autre argument de la médecine intégrative est qu’elle tient compte du patient dans sa globalité.
Mais elle ne peut revendiquer ni l’exclusivité ni la nouveauté de la prise en compte de la personne dans sa globalité.
Comme on l’a vu, le parcours de soins classique est aussi pluridisciplinaire avec le modèle bio-psycho-social. Mais bon, le terme est moins sexy, je vous l’accorde.
Il ne faut pas attendre des acteurs de la médecine intégrative une réflexion sur la nature et les fondements théoriques de toutes ces approches.
Le discours est clair, les éléments de langage savamment choisis, les recherches respectent la démarche scientifique.
Les études sont publiées dans des revues à comité de lecture, les effets cliniques sont visibles, la pratique est appliquée comme il faut.
Le cadre légal est respecté, la demande est là et l’offre aussi. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes comme disait le philosophe et mathématicien Leibniz.
Le débat est donc clos. Si vous avez des critiques, elles sont stériles car vous n'avez pas été initié à telle ou telle pratique et vous n'y connaissez rien.
Au final, le discours de la médecine intégrative n’apporte aucune clarification aux réflexions actuelles sur la nature de ces approches. Elle ressemble plus à de la médecine cumulative.
Elle revendique des preuves scientifiques discutables et une écoute du patient qu'elle n'a pas inventée. Elle passe ainsi à côté de l'essentiel : l’invisible.
Conclusion
Eh voilà, j’en arrive au point commun réunissant ces approches et à la conclusion de cette vidéo : la dimension subtile, énergétique.
Des notions telles qu’énergie, les méridiens, le chi, les chakras, le corps astral, éthérique font partie du vocabulaire habituel de ces approches..
Ce sont ces notions qui sont le plus controversées : encore aujourd’hui, on n’est pas en mesure de prouver leur existence.
On sort ici du domaine scientifique objectif où il s’agit de mesurer, observer, quantifier.
On est dans le domaine du subjectif, du subtil, de l’invisible et donc : de l'ésotérisme.
Trop long à développer ici, l'ésotérisme c’est le monde de l'imagination, de l’intuition, de la créativité.
Des éléments que les patients portent avec eux mais qui sont rarement abordés en consultation.
Quelques articles à ce sujet sont disponibles sur la plateforme de formation Psybay si vous souhaitez en savoir plus.
Les données actuelles pour la Suisse montrent que deux tiers de la population a recours à ces pratiques.
Ça montre l’immense attractivité de ces approches et la grande popularité des éléments culturels et traditionnels généralement attribués au courant dit New-Age.
Bizarrement, en Suisse, aucune des institutions actives dans la médecine intégrative n'ose ouvrir le grand livre de l'ésotérisme.
Il est préférable de ne pas aborder ce sujet, histoire de conserver une crédibilité.
Alors que les approches utilisées font référence à l’occultisme et l’ésotérisme, on n’est pas dans la médecine occulte. Non. C’est de la médecine intégrative.
Pour conclure et essayer d’y voir plus clair, je vous propose de classer ce vaste ensemble de pratiques en deux catégories :
D’une part, les approches qui n’ont pas besoin de dimension subtile ou énergétique pour fonctionner.
C’est le cas de l’hypnose, de l’art thérapie, de la méditation qu’on a vu avec le modèle bio psycho social, les soins de support ou les Interventions Non Médicamenteuses.
Si vous voulez mettre des guides spirituels dans votre séance d’hypnose, libre à vous.
Mais l’hypnose, l’outil, n’en a pas besoin. Elle fonctionne très bien sans. Tout comme l’art thérapie ou la méditation.
Aucun problème pour les intégrer dans le parcours de soins. Elles le sont déjà d’ailleurs, depuis longtemps, mais en disant que c’est intégratif ou holistique, c’est plus glorifiant et vendeur. Marketing quand tu nous tiens…
Quant aux autres approches, une analyse plus approfondie est nécessaire.
Elles doivent se comprendre dans un sens plus humain que médical uniquement.
Ce qu’il faut retenir ici, c’est que ce sont des pratiques avant tout, avant de parler de soins, thérapie, médecine…On est dans l’action, le moment présent.
C’est une rencontre humaine, dans un contexte et un cadre bien particulier qui ne peut être reproduit à l’identique comme c’est le cas dans les recherches scientifiques.
C’est le monde de l’unique, de l’inattendu, de l’imagination, de la spontanéité.
Il s’agit de faire émerger l’imprévu, l’unique, laisser libre cours à l’imagination, sortir des sentiers battus, des règles et des normes.
Toutes les personnes qui se consacrent à la clinique savent que les protocoles de soins et les critères diagnostics ne peuvent être suivis à la lettre.
Chaque patient réagit différemment, de par son historique, ses attentes, sa particularité, son unicité.
La magie de l’instant présent. Ça paraît un peu niais au premier abord mais c’est pas si évident quand on est toujours dans l’analyse et le contrôle.
Et c’est ce qui fait leur particularité, leur plus-value et aussi leur discrédit si l’on reste dans le cadre unique de la pensée matérialiste.
C’est un domaine passionnant mais les personnes qui s’expriment sur ces pratiques sont tellement occupées à protéger leur pré carré que le débat est sclérosé.
Si vous critiquez ces approches, vous êtes un horrible rationaliste aveugle, borné et corrompu.
Si vous appréciez ces approches, alors vous êtes endoctrinés par des théories fumeuses, pseudo-scientifiques et dangereuses, à la limite de l’organisation sectaire.
Voilà résumés les points de vue que l’on voit passer dans la presse et sur les réseaux sociaux.
Les raisonnements les plus simples ont le plus d’impact. On est 100% pour ou 100% contre.
Ainsi, le message est clair, sans équivoque et permet d’atteindre une plus large audience.
C’est toujours mieux que “hmm le sujet est complexe, on ne peut pas tirer de conclusion”
À travers mes vidéos, mon message est : hmm le sujet est complexe, on ne peut pas tirer de conclusions.
Alors : prenons le temps d’analyser ces pratiques sans parti pris avant de les valider ou de les condamner.
Merci de m’avoir écouté jusqu’ici ! Et si vous êtes professionnel de santé en Suisse, sachez que le centre Psybay propose des formations continues accréditées et disponibles en permanence, des articles thématiques et d’autres capsules d’information.