Classification des thérapies complémentaires

Publication le 17 juin 2025

Introduction

Des thérapies complémentaires, il en existe probablement des milliers mais rassurez-vous, inutile de toutes les passer en revue.

D’autant que rien n’empêche n’importe quelle personne de créer sa propre approche thérapeutique. Je pense voir passer une nouvelle appellation quasiment tous les jours.

Donc heureusement, il est possible de les catégoriser pour y voir plus clair et c’est ce que je vous propose de regarder ensemble.

Et en exclusivité, je vous présenterai une catégorie d’approches que vous ne verrez dans aucun système de classification alors qu’elles sont pourtant très populaires.

Allez, c’est parti ! Vous trouverez ci-dessous le script complet ainsi que les références.
systèmes de classification
Plusieurs systèmes de classification ont été proposés.

On peut par exemple les distinguer en fonction de leur usage : complémentaire, alternatif, douces, parallèles mais ces termes portent à confusion comme je l’ai montré dans la capsule sur les définitions et appellations associées.   

En relation avec la médecine classique

On peut aussi les classer en fonction de leur reconnaissance comme l’a proposé Véronique Suissa dans un article publié en 2020. Elle propose de les classer en 3 catégories que sont les approches acceptées, tolérées et rejetées.

Approches acceptées
Les approches acceptées sont intégrées aux systèmes de soins, c'est-à-dire qu’on les rencontre dans les hôpitaux et les cabinets médicaux.    Les praticiens ont des formations officielles, des diplômes reconnus et le fait d’être intégré au sein d’une équipe médicale limite les mauvais usages.     Suissa cite les approches telles que l’hypnose, la sophrologie, l’art-thérapie, le Qi gong, le yoga, la réflexologie, l’acupuncture, l’homéopathie…

Approches tolérées
Les approches tolérées ne sont pas intégrées dans le système de soins. Les praticiens ont des formations diverses non reconnues officiellement. Le fait de ne pas être intégré dans le système de santé augmente le risque de dérive thérapeutique. Des pratiques telles que le magnétisme, le Reiki, les approches énergétiques ou encore la naturopathie sont citées.

Approches rejetées
Quant aux approches rejetées, elles sont exclues du système de santé, voire interdites par la loi. Là aussi, les praticiens n’ont pas de formations reconnues et ne sont pas intégrés au système de soins, augmentant les risques de dérives comme les approches tolérées. Se pose alors la question de savoir où est la limite entre approches tolérées et rejetées puisque les critères sont similaires.

Une condamnation par la justice pourrait clarifier cette différence mais les approches citées n’en ont pas forcément fait l’objet. C’est une catégorie assez subjective au final. La perception positive ou négative du public et des professionnels de santé vis-à-vis de telle approche joue un rôle important. Parmi les approches citées se trouvent par exemple la Méthode Hamer, les Thérapies de conversion, la méthode Access Bar, l’Aide spirituelle exclusive… On peut débattre à l’infini de la présence ou l’absence de telle approche dans cette catégorie. Pour les ultra rationalistes, toutes les approches existantes devraient y figurer mais ça reste un point de vue marginal. Bruyant mais marginal, comme tous les extrêmes.    Un autre problème avec cette classification est qu’elle est dépendante du contexte dans lequel elle est émise. Ici : en France, avec son cadre légal et ses conditions de pratique associées. Ce système ne serait par exemple pas pertinent en Suisse. Typiquement, la naturopathie possède son diplôme fédéral officiel en Suisse. Or elle est considérée comme tolérée en France.

Voyons d’autres systèmes

Selon leur mode d'action

On peut aussi les catégoriser en fonction de leur mode d’action. Et en 1998, eh oui ça date, Joan Engebretson a proposé une classification intéressante, sous forme de continuum en partant des approches aux mécanismes d’action identifiables aux approches dont les mécanismes d’action restent débattus à ce jour.

Cette classification a été reprise et synthétisée par mon collègue et psychologue Claude Berghmans dans un article de 2024 avec ce tableau.

Donc on commence en haut à gauche avec les approches matérielles et positivistes, ce qui veut dire que les actions du praticiens sont observables, concrètes et les mécanismes d’action bien expliqués. Ce sont par exemple les manipulations physiques et l’usage de substances, naturelles ou synthétiques.

On va ensuite progressivement se diriger vers les approches de moins en moins matérielles, comme les approches psychologiques, énergétiques et spirituelles avec des mécanismes d’actions de plus en plus métaphysiques comme la prière ou le tambour chamanique par exemple qui sont citées.

Métaphysique signifie que l’on suppose l’existence d’un plan de réalité immatériel, avec lequel on peut agir sur une personne, un animal, les végétaux et les minéraux. 

L’avantage de ce système de classification est qu’il permet d’intégrer toutes les approches existantes sans se prononcer sur leur légitimité, leur efficacité ou leur dangerosité. Gardons le en tête, je vais l’utiliser pour vous présenter le système officiel de classification.

Classification officielle

 Un travail conséquent a été fait pour mettre en évidence 5 grandes classes d’approches que je vous propose de passer en revue.

C’est un travail collectif mené par Brian Berman et dont les résultats ont été publiés en 2011L’idée est de fournir une classification internationale et officielle pour la revue Cochrane, célèbre revue scientifique qui réunit les principaux résultats des recherches actuelles dans de nombreux domaines scientifiques. Une section est réservée aux approches complémentaires.

Je les présenterai en suivant le modèle d’Engebretson que nous venons de voir : des plus concrètes au plus abstraites.

L’apport de substances

D’abord, l’apport de substances. On y trouve la Phytothérapie et les plantes médicinales avec les substances les plus connues que sont : Cayenne, Millepertuis, la Valériane. J’y mettrai aussi les psychotropes, mais elles ne figurent pas dans la classification de Berman: ayahuasca, ibogaine, cannabis, pavot ainsi que les substances utilisées dans la récente thérapie assistée par psychédéliques : MDMA, Psilocybin, kétamine… Elles ne sont pas naturelles, mais ce sont des substances. On y trouve aussi les thérapies nutritionnelles et la diététique avec les compléments alimentaires, la pratique de jeune, l’absorption de minéraux, de vitamines ou de probiotiques.

Les manipulations physiques

On poursuit avec les manipulations physiques. On y trouve la Technique Alexander, la Chiropratique, le Massage Craniosacral, la méthode Feldenkreis, l’ostéopathie et la réflexologie. On est ici encore bien dans le concret, il y a un contact physique avec le patient et les techniques sont observables. 

Étonnant de voir des techniques qui sont protégées par des droits d’auteurs, comme Feldenkreis ou Alexander. Je reviendrai sur le problème des marques déposées dans les approches complémentaires lorsque je parlerai des approches psycho-corporelles. C’est un fléau.

Systèmes médicaux complets

Les systèmes médicaux complets vont aborder les différents aspects de la personne, autant physiques, mentaux ou spirituels. En général, ce sont des systèmes traditionnels propres à une culture donnée. On y trouve la médecine Ayurvédique, présente en Inde, au Népal ou au Sri Lanka Bien entendu la médecine traditionnelle chinoise et sa pharmacopée, l’acupuncture et l’usage des ventouses pour ne citer que les plus connues. L’équipe de Berman y range aussi la naturopathie, considérée comme un ensemble de pratiques, notamment nutritionnelles. L’homéopathie y est aussi citée mais on peut aussi l’imaginer dans l’apport de substances. On y trouve également la médecine traditionnelle japonaise ou la médecine traditionnelle tibétaine, moins connues.

Les approches psycho-corporelles ou “Mind-Body”

Parmi toutes les approches existantes de nos jours, les approches psychocorporelles me semblent être les meilleures candidates pour une intégration dans le système de santé. Je vous explique pourquoi. 

Mais d’abord, quelques exemples d’approches citées par l’équipe de Berman : Hypnose, Méditation, thérapie par le jeu, techniques de relaxation, aromathérapie, art-thérapie, dance thérapie, thérapie par le drame, musicothérapie, Tai-Chi, Yoga. 

Dans la classification d’Engebretson en 1998, elles se rapprochent du type métaphysique et spirituelle mais en réalité il n’est pas nécessaire de supposer l’existence d’un plan immatériel ou une énergie pour les pratiquer. Et c’est là leur premier avantage. 

Un autre avantage est leur coût : rien ! Il n’y a besoin de rien pour pratiquer ces approches, pas de granules, pas de fioles, pas de substances, d’amulettes, de pierres énergétiques, de manipulations physiques, aucun appareil de mesure hors de prix, comptez 10000 francs pour l’achat d’ un gadget censé mesurer votre “champ vibratoire”... 

La priorité est donnée au vécu et au ressenti corporel, avec comme porte d’entrée, l’alpha et l’oméga de toutes ces approches qu’est la Respiration. 

J’ai participé à de nombreuses journées sur différentes approches, notamment psycho-corporelles : hypnose, musicothérapie, PNL mais aussi le magnétisme et même la très célèbre Mindfulness. 

Vous pouvez leur mettre le nom que vous voulez : hypnose ericksonienne ou elmanienne, méditation de pleine conscience, relaxation de Schultz, respiration holotropique de Grof… Vous y trouverez toujours la respiration, le pneuma, le souffle. 

Sachez que c’est l’outil secret des dieux pour entrer dans une démarche psycho-corporelle, avant de parler de thérapie. La pleine conscience, c’est une manière comme une autre d’entrer en transe. Il y a plein d’autres manières d’y entrer, au gré de votre imagination, de vos envies ou du besoin. 

Certaines pratiques spirituelles ascétiques vont au contraire demander à faire le vide. Mais franchement, la méditation de vide conscience, c’est pas très inspirant... 

Parlez, chantez, bougez, dansez pour ressentir toutes les parties de votre corps ! Concentrez vous sur une voix, un son, un mouvement, un souvenir, une activité agréable et vous voilà partis ! C’est du génie marketing que d’avoir sélectionné une de ces multiples portes d’entrées pour en faire un concept à part entière. Mais en réalité, il n’y a rien de nouveau. Seuls les termes sont nouveaux, c’est du marketing. La Mindfulness en est l’exemple le plus connu. Elle est déjà rebaptisée Mc Mindfulness pour dénoncer la dérive marketing de toutes ces appellations. 

On a beaucoup de vieux parfums dans un flacon tout neuf dans toutes ces approches et c’est vraiment dommage. La composante marketing est un fléau alors que la seule chose nécessaire à leur exercice, c’est le ressenti corporel par la respiration. 

Ah ben, j’y pense, je viens d’inventer la Respiration Globale. C’est plus que respirer, il s’agit d’un mouvement dynamique d’inspiration et d’expiration, mais en conscience hein. Voilà, j’y ajoute le C pour protéger mon idée et maintenant si vous respirez, eh bien vous allez me donner des ptis sous parce que c’est moi qui ai inventé !

Les dangers des approches psycho-corporelles

Plus grande est la force … plus grand est le danger avec l’importance de la dimension sexuelle. 

Un travail sur soi, c’est un travail sur son corps. Toutes les parties de son corps, si bien qu’il faut passer par la dimension sexuelle. 

Ça reste un sujet tabou. Les autorités religieuses ont généralement diabolisé le corps. La jouissance, les plaisirs, s’ils ne sont pas orientés vers Dieu, sont impurs, bassement instinctuels, pulsionnels.

L'hindouisme a une perspective différente, avec le tantra : La spiritualité peut passer par le corps, ce n’est pas un péché. Il s’agit de transformer l’énergie sexuelle en force spirituelle. 

C’est d’abord un travail sur soi. Pas uniquement d’introspection, mais de ressentis. Comment j’accepte les parties de mon corps, mes jambes, mes bras, mon visage et donc aussi mes parties intimes. Sont-elles source de plaisir, de douleur, de honte ? Et après tout ce travail, suis-je capable de partager cette intimité ? Suis-je capable d’accepter l’autre dans mon intimité ? Et comment moi, je vais vers l’intimité de l’autre ?

Notez que l’intimité, ce que l’on cache et que l’on dévoile sont les thèmes préférés de l'ésotérisme… mais c’est un autre sujet.

Au final, c’est tout le corps qui est sollicité. Les zones qui procurent du plaisir sont différentes pour chacun, tout comme les zones qui provoquent de la gêne et que l’on veut cacher, voire nier. Si un travail sur soi n’est pas réalisé avant d’entamer une pratique psycho-corporelle en tant que professionnel, le risque est considérable de tomber dans la contrainte sexuelle. Des condamnations pour abus sont trop fréquentes dans ces approches. Les langues se délient et les façons de faire plus que douteuses sont dénoncées, à juste titre. Ces thérapeutes qui profitent de leur aura d'initiés aux pratiques traditionnelles alors qu’en réalité ils n’ont pas résolu leurs problèmes psychologiques doivent être absolument éloignés, bannis de ces approches. Mais je doute qu’un cadre légal clair puisse apporter une réelle solution. Il s’agit d’un problème de personnes, pas des approches en elles-mêmes.

Pour conclure avec les approches psychocorporelles, il faut garder en tête que le lien entre corps et esprit reste un sujet de débat ouvert : Est-ce deux choses différentes ? Est-ce la matière qui a produit l’esprit ou au contraire l’esprit qui a produit la matière ?

Les approches énergétiques

Avec les approches énergétiques, la réponse au débat corps-esprit est assez claire : l’esprit est premier et il domine la matière. Elles se situent à l’extrémité de notre tableau de 1998.

Ces approches supposent l’existence d’un plan de réalité immatériel, distinct du monde physique où il est possible de naviguer par des énergies subtiles. S’y trouvent notamment l’acupuncture alors qu’elle fait partie aussi des systèmes médicaux complets, donc vous voyez que les cases sont poreuses. Vous y trouverez aussi le Qi gong, les soins à distance, le magnétisme ou le Reiki. J’y ajouterai également les faiseurs de secrets et barreurs de feu.

Dans cette catégorie, pas de langage commun pour pouvoir échanger entre professionnels. Il n’y a pas non plus de registres et de diplômes officiels. D’ailleurs, je doute que les personnes qui utilisent les approches énergétiques soient très enthousiastes à l’idée d’être enregistrées après une formation reconnue, donnant droit à un diplôme officiel. Non pas que les personnes qui les pratiquent sont contre la médecine et veulent rester marginales ou cachées. Enfin… vous en trouverez toujours qui vont critiquer la médecine aveugle, les gouvernements corrompus et les industries pharmaceutiques qui veulent nous maintenir dans la dépendance avec leur médicaments. Éloignez vous de ces gens là. C’est le signe de tracas psychologiques : rancœur, regret, haine, rébellion contre soi-même déguisée en rébellion contre la société ou un simple manque de connaissances dans ce domaine. Ça n’a absolument rien à voir avec une soi-disant connaissance secrète réservée aux seuls éveillés. 

C’est plutôt que ce type d’approche se base sur le ressenti et le vécu émotionnel et non sur des connaissances théoriques apprises et appliquées comme des recettes de cuisine. Difficile d’en faire des formations officielles. Et ça pose la question “Faut-il réguler toutes les pratiques par des lois?”. Mais c’est un autre sujet.

Passons maintenant à la dernière catégorie que vous ne verrez nulle part ailleurs, alors que c’est largement proposé par les thérapeutes et provoquent de nombreuses incompréhensions.

Méthodes mantiques

Les méthodes mantiques, c’est-à-dire la divination, avec par exemple l’astrologie, le Tarot, la numérologie.

Vous n’imaginez pas le nombre de thérapeutes qui utilisent, en plus d’une approche relativement “officielle”, des outils de divination. 

Aujourd’hui, on consulte pour son avenir, ses possibilités dans tel domaine professionnel, sentimental. Et pourtant, l’astrologie par exemple, à l’origine, était utilisée pour planifier les actions propres à chaque saison, c'est-à-dire faire un calendrier. En gros, on plante au printemps, on travaille l’été, on récolte en automne et on se repose l’hiver en profitant des fruits de notre récolte. Et tout ça est associé à des symboles pour lier ces cycles extérieurs avec le développement intérieur. Ça fait des belles histoires à raconter. 

Au printemps, le bélier fonce tête baissée comme la première poussée de la plante hors de la terre. En été, le lion brille au milieu de la savane comme la belle plante au soleil. En automne, la Vierge va méticuleusement trier, compter et conserver les fruits de la récolte et le Capricorne qui s’isole l’hiver pour préparer le nouveau cycle. 

Donc savoir si je vais trouver l’amour, réussir mes examens ou être pris au poste auquel j’ai postulé, ça n’a strictement aucune importance pour la Tradition astrologique, la vraie. On ne demande pas au grand oracle de se prononcer sur notre petite vie insignifiante et nos petits problèmes personnels. On consulte pour la destinée de son peuple, pour l’humanité !

L’astrologie individuelle, c’est un susucre pour le bas peuple, lui donner de l’importance, le rassurer en lui disant que tout va bien se passer. Mais bon la Tradition aujourd’hui … Consultez les publications de thérapeutes et comptez le nombre qui proposent un tirage de cartes. Il y en a même qui ont créé leur propre oracle ! Ce qui est dingue, c’est que les oracles d’aujourd’hui ont toujours des messages positifs à transmettre. C’est merveilleux ! Donc la Tradition aujourd’hui… on veut bien s’y référer parce que ça fait grand Initié ayant accès à un savoir réservé à une élite mais seulement si c’est sympa hein, Pour annoncer des fléaux et des malheurs, pas sympa la Tradition on oublie et on continue son business.

Eh oui, comme pour les approches psycho-corporelles, l’emprise marketing est partout. Je n’en dirai pas plus ici sur ces méthodes de divination. Ce sont des outils narratifs pleins de ressources mais très mal exploités. Il faut dépasser le stade du bruit ambiant qui mélange tout, horoscope et horaire, savoir et thérapie, connaissance et initiation, tracas psychologiques et révélations divines… La divination aujourd'hui c’est plus un outil marketing qu’autre chose…

Conclusion

Pour conclure, nous avons vu que ces différents systèmes possèdent leurs qualités et leurs limites. Difficile d’englober la totalité des pratiques existantes en les mettant dans des cases bien séparées. C’est un peu réducteur.

Je reprends la conclusion que j’ai proposé dans la capsule sur les définitions associées à ces approches, c’est-à-dire de les classer en deux catégories : D’une part, les approches qui n’ont pas besoin de dimension subtile ou énergétique pour fonctionner Et d’autre part les approches plus métaphysiques comme nous l’avons vu en début de vidéo : on suppose l’existence d’un plan de réalité immatériel, subtil, avec lequel on peut agir.

La classification officielle en 5 catégories que nous avons vue ne permet pas de distinguer ces deux mécanismes d’action. Dans les manipulations physiques comme l’ostéopathie est supposée l’existence d’une force de cohésion pour faire tenir la machinerie corporelle : c’est l’homéostasie. Certains apports de substances, comme la spagyrie issue de l'alchimie, doivent être faits selon certaines configurations célestes, comme insufflées par Dieu. Dans les systèmes médicaux complets existent des notions telles que les chakras pour l'ayurvéda ou les méridiens en médecine traditionnelle chinoise.

Tout cela se rapporte à une énergie ou des corps subtils dont l’existence reste débattue à ce jour. On est dans le domaine du subjectif, du subtil, de l’invisible et donc de l'ésotérisme. Des thématiques telles que les énergies subtiles, l’aura, la clairvoyance, la mystique, la transe, les rituels sont des éléments très populaires et les patients les portent en eux mais ne sont que rarement abordés en consultation. Elles doivent se comprendre dans un sens plus humain que médical uniquement. Aux yeux du public, soit il s’agit de vérités qui ne sont plus à prouver, soit il s’agit de vieilles croyances qui sont à jeter. Dans les deux cas, le débat est clos et toute discussion est vouée à l’échec.

C’est dommage car de nombreuses recherches, en parapsychologie, en anthropologie, en science des religions donnent des résultats intéressants. Mais ça, ce sera pour une prochaine capsule !

Merci de m’avoir écouté jusqu’ici ! Et si vous êtes professionnel de santé en Suisse, sachez que le centre Psybay propose des formations continues accréditées et disponibles en permanence, des articles thématiques et d’autres capsules d’information.

Références

Berghmans, C., Jallet, R. (2024) Classification des approches thérapeutiques de soins complémentaires et alternatifs : une critique et une amélioration du modèle d’Engebretson, vers une approche multidirectionnelle. Hegel Vol. 14 N° 4. DOI : 10.3917/heg.144.0000

Suissa, V. et al (2020) Médecines Complémentaires et Alternatives (MCA) : Proposition d’une définition et d’une catégorisation de références. Hegel Vol. 10 N° 2. DOI : 10.4267/2042/70798

Wieland et al (2011) Development and classification of an operational definition of complementary and alternative medicine for the Cochrane Collaboration Altern Ther Health Med. 2011 ; 17(2): 50–59.
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